Une holding familiale est une société dont l’activité principale est de regrouper et gérer des participations détenues dans d’autres sociétés. Comme son nom l’indique, la holding familiale est généralement constituée des membres d’une même famille dans un objectif de gouvernance, de protection et de transmission des actifs familiaux. La holding familiale peut recouvrir deux formes :
- Animatrice, en participant activement à la gestion stratégique des sociétés détenues. Elle joue un rôle opérationnel ;
- Passive, en détenant des participations dans des sociétés sans intervenir activement dans leur gestion ou leur direction.
Pourquoi créer une holding familiale ?
Créer une holding familiale, ce n’est pas juste une décision juridique ou fiscale. C’est souvent le point de départ d’une réflexion plus large sur l’avenir du patrimoine familial, la manière de le gérer, de le transmettre, et surtout de le faire vivre à travers les générations.
Mieux organiser la gestion du patrimoine familial
La holding familiale fonctionne comme une structure centrale, qui regroupe les différentes participations (entreprises, parts sociales, actions…) détenues par les membres de la famille. Elle permet d’avoir une vue d’ensemble claire sur l’ensemble du patrimoine.
Elle permet notamment de :
- Faciliter les prises de décision importantes ;
- Coordonner plus efficacement les actions des filiales ;
- Définir la répartition des responsabilités entre les membres de la famille.
La direction devient encore plus fluide lorsqu’un membre de la famille est désigné pour assurer la gestion de la holding. Cela permet de maintenir un contrôle familial sur l’activité tout en préservant l’équilibre entre les générations. Et surtout, cela évite bien des malentendus ou des conflits puisque tout est cadré en amont.
Profiter d’un cadre fiscal plus avantageux
Loin d’être un simple outil administratif, la holding familiale permet aussi d’optimiser la fiscalité du groupe familial. Deux dispositifs sont particulièrement intéressants :
L’intégration fiscale
Si la holding détient au moins 95 % des parts de ses filiales, elle peut regrouper leurs résultats fiscaux.
Cela veut dire qu’on peut compenser les bénéfices des unes avec les pertes des autres, ce qui réduit l’impôt global à payer. La gestion devient plus efficace, et souvent moins coûteuse.
Dès que la holding détient au moins 5 % du capital d’une société, elle peut percevoir les dividendes de cette dernière sans subir une double imposition.
Concrètement, 95 % des dividendes sont exonérés d’impôt, ce qui allège encore la charge fiscale.
A noter : ces deux régimes peuvent se combiner, ce qui renforce l’efficacité du montage, à condition de respecter certaines conditions.
Outre cela, lorsqu’un chef d’entreprise apporte les titres de sa société dans une holding, il bénéficie d’un report d’imposition sur la plus-value réalisée. Concrètement, cela signifie que l’impôt sur cette plus-value est différé, ce qui permet de réinvestir dans d’autres projets sans immédiatement alourdir la fiscalité.
Elle permet également de mieux gérer l’IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière), en isolant certains actifs. Les revenus générés par la holding (dividendes, plus-values) ne sont pas immédiatement imposés chez les associés, ce qui peut être utile pour éviter de dépasser certains seuils d’imposition.
Transmettre le patrimoine en douceur
L’un des principaux avantages de la holding familiale réside dans sa capacité à faciliter la transmission de patrimoine. En transmettant la nue-propriété des parts à la génération suivante, les parents peuvent éviter de payer des droits de donation sur la plus-value future. Cela permet de transmettre des actifs en franchise d’impôt, tout en conservant l’usufruit, c’est-à-dire le droit de gérer et de percevoir les revenus des parts.
Également, elle permet de prévenir les cas particuliers tels que les suivants :
- Un enfant ne souhaite pas reprendre l’activité familiale ? Il peut céder ses parts tout en restant associé à distance.
- Un autre veut s’impliquer davantage ? Il peut prendre la direction, sans que cela crée de déséquilibre.
Ce type de montage permet donc une transmission sur mesure, adaptée aux envies et aux capacités de chacun, tout en préservant l’unité du patrimoine familial.
Renforcer les liens familiaux autour d’un projet commun
Ce que l’on oublie parfois, c’est que la holding familiale est aussi un outil de lien et de sens. Elle donne l’occasion à la famille de se réunir autour d’un projet structurant, de discuter d’une vision à long terme, de transmettre non seulement des biens, mais aussi des valeurs.
C’est souvent un cadre qui facilite :
- Le dialogue entre générations ;
- La valorisation du patrimoine commun ;
Et le maintien d’une cohérence familiale malgré les évolutions de chacun.
L’effet de Levier de l’endettement dans la holding
La holding peut également être utilisée pour optimiser la transmission de patrimoine en combinant des investissements à crédit. En investissant dans des biens immobiliers via la holding avec l’aide d’un crédit bancaire, la valeur des parts de la société est diminuée par le montant du passif. Cela permet de transmettre une partie plus faible de la société, et donc de réduire les droits de donation. De plus, la plus-value générée sera transmise sans fiscalité, et la valeur de l’investissement croîtra au fil du temps.
Quel est le statut juridique de la holding familiale ?
La holding n’est pas une forme spécifique de société. Elle peut en ce sens être constituée sous forme de société civile, ou bien sous forme de société commerciale. Dans cette seconde hypothèse, la forme de la société commerciale est indifférente.
Le choix de la forme juridique n’est toutefois pas entièrement laissé à la liberté des associés. En effet, dès lors que l’activité dépasse la simple gestion patrimoniale des participations, une structure commerciale peut devenir obligatoire. La société civile, quant à elle, reste limitée à des activités de nature civile, principalement la détention et la gestion passive d’actifs.
Dans quels cas créer une holding familiale ?
La holding familiale peut être mise en place pour différents types d’activités, mais elle est particulièrement pertinente dans deux situations courantes :
- L’investissement immobilier : lorsqu’elle détient des parts dans une SCI, la holding permet de mieux structurer la propriété des biens immobiliers et d’anticiper leur transmission dans un cadre optimisé.
- Les activités multi-entrepreneuriales : si un entrepreneur possède plusieurs sociétés (créées ou reprises), la holding permet de centraliser la gestion et de piloter l’ensemble de ses participations de façon cohérente.
Quel est la distinction entre la holding familiale et le family office ?
La holding familiale est avant tout une structure juridique de détention et de gestion d’actifs. À l’inverse, le family office désigne une organisation globale de conseil et de pilotage patrimonial, qu’elle soit interne à la famille ou externalisée. Il intervient sur un périmètre plus large : placements financiers, allocation d’actifs, gestion d’œuvres d’art, gouvernance, etc. Un family office peut s’appuyer sur une ou plusieurs holdings pour structurer le patrimoine, mais il ne constitue pas nécessairement en lui-même la structure de détention des actifs.
Comment créer une holding familiale ?
La création d’une holding familiale repose sur un processus structuré, qui vise à assurer à la fois la conformité juridique et l’efficacité fiscale du montage. Voici les principales étapes à suivre :
1. Réaliser une étude patrimoniale approfondie
Nous travaillons ensemble sur les points suivants :
- Quels sont les actifs (sociétés, biens immobiliers, placements) à intégrer dans la holding ?
- Quel est votre objectif principal : transmettre, optimiser la fiscalité, structurer la gouvernance familiale ?
- Qui seront les associés et comment souhaitez-vous organiser les pouvoirs ?
Mon rôle est ici central : je vous aide à clarifier votre stratégie patrimoniale, à anticiper les impacts fiscaux, et à envisager les différents montages possibles.
2. Choisir la forme juridique adaptée
Dans la majorité des cas, la SAS (Société par Actions Simplifiée) est privilégiée pour sa souplesse de fonctionnement : elle permet de définir librement la gouvernance, la répartition des pouvoirs et les droits des associés, notamment dans un cadre familial.
D’autres formes (SARL, SCI) peuvent aussi être envisagées selon les objectifs.
Là encore, je suis à vos côtés pour vous guider dans ce choix crucial, en tenant compte de vos objectifs à court, moyen et long terme.
3. Rédiger les statuts de la holding
Les statuts définissent les règles de vie de la société. Ils encadrent notamment :
- Le fonctionnement de la holding,
- Les droits de vote,
- Les modalités de cession ou de transmission des parts,
- Et les clauses de protection du patrimoine familial (agrément, préemption, etc.).
4. Procéder à l’immatriculation
Une fois les statuts finalisés, la société est officiellement créée par le dépôt du dossier auprès du Centre de Formalités des Entreprises. Elle est ensuite immatriculée au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS), ce qui lui donne une existence légale.
5. Regrouper les participations
Dernière étape : la holding acquiert des titres dans les sociétés concernées. Cela peut se faire :
- Par apport en nature : les associés apportent leurs titres à la holding,
- Ou par acquisition en numéraire : la holding achète directement les participations.
C’est à ce moment-là que la structuration du groupe familial prend tout son sens : pilotage centralisé, optimisation fiscale, et vision long terme.